🦙 Le Père Était Peintre Et Le Fils Cinéaste

Plongeuret cinéaste au sein de l’équipage de la Calypso, André Laban était aussi un peintre très inspiré par le bleu. AFP/Rémy Gabalda . 0. Celuici était un photographe qui travaillait beaucoup avec les peintres et croquait leurs tableaux. À la maison, la peinture, la photo, la lumière jouaient un rôle essentiel. Il Certaineslettres peuvent parfois être présentes pour le mot à deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de découvrir la solution complète de Codycross. Voici le mot à trouver pour la définition "Le père était peintre, le fils cinéaste" (groupe 71 – grille n°3) : r e n o i r. Une fois ce nouveau mot deviné, vous pouvez retrouver la solution des autres mots se trouvant dans Notresite Web est le meilleur qui vous offre CodyCross Le père était peintre, le fils cinéaste réponses et quelques informations supplémentaires comme des solutions et des astuces. En plus de CodyCross, le développeur Fanatee Inc a créé d’autres jeux incroyables. CodyCross Saisons Groupe 71 Grille 3 Immensecinéaste, Jean Renoir (1894-1979) était aussi le fils d'un immense peintre, Pierre-Auguste Renoir (1841-1919). A ce titre, ils occupent une place exceptionnelle, sans doute unique, dans l'histoire de l'art, qui suscite encore aujourd'hui fantasmes et interrogations. Au terme de sa carrière, le cinéaste de La Grande Illusion (1937), de La Règle Lessolutions pour LE FRANÇAIS ÉTAIT CINÉASTE, L'ANGLAIS SCULPTEUR de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres mots utiles. Outils Utiles. Wordle Mots Croisés Générateur d'Anagrammes Crée des mots avec les lettres que tu as à ta disposition Répondre Classement. Codycross; Définitions du Jour; Les plus recherchés. Grand ParMaxime Bourdier. DÉCÈS - Alexandre Astruc est mort. Le cinéaste et écrivain est décédé à l'âge de 92 ans, a-t-on appris ce jeudi 19 Renoirde père en fils. Auguste Renoir né le 25 février 1841. Il y a le peintre, Auguste Renoir et puis son fils, le cinéaste Jean Renoir. Tous deux ont révolutionné leur art respectif. Retrouvons Jean Renoir évoquer ce père original et talentueux, à travers quelques anecdotes sur sa vie personnelles et son oeuvre. Par la rédaction de Nousavons trouvé les réponses et solutions suivantes pour: Le père était peintre le fils cinéaste. Cet indice a été vu pour la dernière fois dans le populaire CodyCross Le Puzzle du Jour Petit. La solution que nous avons pour Le père était peintre le fils cinéaste a un total de 6 lettres. Le père [] iOu0WZ. C'est vrai que ses films n'ont jamais parlé que de ça. Dans Seuls, un homme croit reconnaître sa mère sur une photo oubliée dans un photomaton. Dans Derborence, le personnage veut retrouver son père sous les rochers. La guerre dans le Haut Pays, le dernier, vous arrache des larmes par l'intensité des scènes entre le fils et le père, un homme au cœur pétrifié par la mort sa femme. Au centre de l'œuvre de Reusser l'orphelin, il y a la quête des parents. Le mystère est évidemment ailleurs tous les enfants abandonnés ne deviennent pas des cinéastes de 40 ans, Francis Reusser est allé vivre dans les montagnes, à Evolène. Aujourd'hui seulement, il comprend pourquoi. Il se dit mûr pour faire un travail» sur sa mémoire familiale, un livre peut-être. Ce n'est pas une obsession. Quand même, c'est tellement intéressant».Je n'ai plus personne derrière moi. Pendant le tournage de La Guerre dans le Haut Pays, le dernier membre ascendant de ma famille est mort. C'était ma tante Rose, la sœur de ma mère, une femme formidable. Elle aurait eu 100 ans ces jours-ci. Grâce à elle, par bribes, je commençais à avoir une mémoire, moi, l'orphelin qui ne savais rien. Et ça s'est brusquement interrompu.»En même temps, après son décès, j'ai reçu un vieux carton, où j'ai découvert des photos jamais vues. Dans ces images, je trouve ce que je suis. Par exemple, je n'aurais pas su expliquer mon rapport fasciné aux paysages de montagne. J'ai découvert que l'une des seules photos de ma mère et de mon père ensemble les montre encordés sur le Cervin.»Jusqu'à l'âge de 30 ans, je n'avais jamais vu une photo de ma mère. Elle est morte quand j'avais 2 ans, mon père ne m'en a jamais parlé, et il est mort quand j'en avais 13. Il s'était remarié très rapidement et je suis resté avec ma belle-mère. Le jour de mes 16 ans, dans un bistrot de Vevey, elle m'annonce je ne suis pas ta mère. Je suis littéralement tombé de ma chaise. Une horreur absolue, un gouffre sans fin.»Je ne sais pas pourquoi mon père s'est tu. Il s'appelait André, c'était le fils d'un horticulteur bernois venu s'installer à La Tour-de-Peilz. Il était plâtrier-peintre, il s'est qualifié socialement en devenant patron de bistrot à Bex, ensuite à Vevey, puis il a absolument voulu que j'aille au collège. Je crois qu'il a toujours rêvé d'une autre vie. J'ai le souvenir d'un homme autoritaire, et malheureux. Je crois que perdre sa première femme a été le drame de sa vie. A la fin, il s'est mis à boire, j'ai des images de déchéance, de violence. Le désespoir a été son secret.»Ça me revient, c'est une scène entre mon père et moi. Il m'emmène dans un mazot, comme dans mon film, un endroit imprégné de souvenirs, et il me dit On venait là avec ta mère». Qu'est-ce que j'ai compris, sur le moment? J'ai dû penser qu'il parlait de ma belle-mère, forcément.»J'ai connu la mère de mon père. On l'appelait la mère Reusser, elle tenait un magasin de primeurs. C'était un énorme personnage foisonnant, avec un chapeau à plumes, et qui fumait des Laurens orange à bout doré. Elle entre dans le seul souvenir joyeux avec mon père c'est en hiver, on a fait la descente Sonloup-Les Avants en bob à quatre. On a basculé dans un virage et je vois ma grand-mère couverte de neige avec son chapeau à plumes. Elle aussi, avec ses cigarettes à la turque, elle devait rêver d'autres horizons.»Tardivement, j'ai su que mon père avait deux frères. Le premier, Albert, un peu dingue, mort jeune, et l'autre, un homme magnifique, qui transportait toutes les vertus du monde. Mort très jeune, lui aussi. On m'a dit son prénom Francis.»Le jour où mon père est mort, j'étais au collège à Vevey, une voisine est entrée en classe et elle a dit, fort Il faudrait que Francis Reusser vienne avec moi, son père est mort.» Comme ça. On ne me l'a pas montré, je n'ai vu que son cercueil, ça aussi, c'est terrible. Sur le moment, à l'église, je n'ai pas pleuré. Des gens ont dit Cet enfant a le cœur sec.»»Ma mère s'appelait Elisa. Elle venait d'une famille d'immigrés huguenots haut-savoyards, probablement de souche aristocratique puisque leur nom, Langin, est celui d'un village. D'après ma tante, c'était une femme très douce, intelligente, d'une grande beauté. Elle est morte de sclérose en plaques. Sur les deux ans qu'elle a vécus après ma naissance, elle en a passé un à l'hôpital. On ne s'est vraiment pas connus.»Ma belle-mère, elle, venait d'une famille de paysans fribourgeois. Elle m'a élevé le mieux possible. Son père, Fridolin, m'a servi de grand-père. Il était accordéoniste et on jouait ensemble, le samedi soir, au bistrot, où il y avait un pont de danse. A la mort de mon père, ma belle-mère a repris le bistrot. Quand j'ai eu 16 ans, elle est partie. J'étais en échec scolaire, elle avait rencontré un homme qui ne voulait pas de moi. Je crois qu'elle est partie plus par fatigue que par lâcheté, je ne lui en veux pas. Sauf que pour moi, c'était un nouvel abandon, et ça a été le début de la catastrophe. Je me suis retrouvé en maison d'éducation à Genève, arrêté pour de petits vols. Ma belle-mère est encore vivante, je ne voudrais surtout rien dire qui la blesse.»J'ai aussi le souvenir de ma grand-mère maternelle, mémé, une très vieille dame qui habitait Zermatt avec ma tante. Rose s'y était installée en 1932, elle avait mené une vie mouvementée, elle était allée en Allemagne avant-guerre, comme nounou, puis elle avait épousé un ancien ouvrier des carrières de Roche. Elle tenait un bazar dans ce Zermatt de l'après-guerre et des grands hôtels. C'est là que j'ai passé toutes mes vacances. Je me souviens des soldats américains qui distribuaient des chewing-gums. C'est le seul endroit au monde où je retrouve une odeur d'enfance.»C'était tante Rose». Est-ce que je la prenais pour la sœur de ma belle-mère? Je crois plutôt que je ne me suis jamais posé la question. Les liens familiaux, je ne savais pas ce que c'était. Avec mon père, j'ai vécu au bistrot. C'est une tribu, dans un espace public. Plus tard, ça a continué, j'ai vécu dans les bistrots.»Quand ma belle-mère est partie, tante Rose, qui avait déménagé à Roche, a proposé de me prendre chez elle. J'y suis allé quelques mois. Je venais d'apprendre l'existence de ma mère, mais ce n'est que bien plus tard que j'ai posé des questions. La famille, c'était quelque chose hors de ma vie. Et en même temps, l'inconscient travaillait, puisque dans mes films, je n'ai jamais parlé d'autre chose que du lien avec le père, avec la mère.»C'est à 38 ans, au moment où je suis devenu père à mon tour, que j'ai eu besoin de savoir qui j'étais. Je tournais Seuls, et dans le film, Niels Arestrup fouille dans l'appartement de ma tante, il tire d'un vieux carton des photos, une mèche de cheveux, un collier. Ce carton est authentique, on l'avait sorti à l'occasion du tournage. Les photos, je les avais vues, mais la mèche de cheveux de ma mère, je l'ai découverte à ce moment-là.»Quand j'ai commencé à friser la délinquance, ma tante, la pauvre, a baissé les bras. Elle ne comprenait plus qui j'étais. Je m'en suis sorti grâce au directeur du centre de Chevrens, Louis Emery. Un homme magnifique, qui nous a éduqués comme il éduquait ses propres enfants en leur fournissant un modèle. Il a 70 ans, il vient à toutes mes premières, il est encore beau comme un Dieu. Même si ça fait ringard, j'ai envie de dire qu'il a le regard franc et net que ça fait du bien dans un monde où on ne croise plus le regard de personne. C'est grâce à lui que je suis entré à la TV. Dans les pires moments, il a été là, il ne m'a pas abandonné, lui.»A mon fils, j'ai surtout parlé de ma crise d'adolescence. Il a les cheveux rouges et verts, il a arrêté l'école, et suit le Conservatoire d'Art dramatique à Lausanne. Le dernier des Reusser a pris son envol.»Attendez, maintenant que j'y pense, il y a encore quelqu'un. J'ai une cousine, qui doit être la fille de Francis, le frère de mon père. Elle faisait de la danse, à La Tour-de-Peilz, elle était jolie comme tout, je me souviens parfaitement de son visage, je pourrais le peindre. Je crois qu'elle vit aux Ormonts, j'ai reçu une carte postale il y a dix ans. Je pourrais aller la voir. On a montré le film à Aigle, pourquoi n'est-elle pas venue? Qui sont vos parents, et les parents de vos parents? Tous les samedis, les invités de cette page Filiations» acceptent de répondre cette petite, et très grande, question. REPORTAGE - Disparu il y a cinquante ans, le peintre cubiste fera l'objet à la mi-septembre, au Grand Palais, d'une grande et spectaculaire rétrospective ­- la première depuis 1973. Dans le petit village normand où il a vécu et travaillé jusqu'à sa son dernier souffle, personne ne l'a Bentley. Tout le monde à Varengeville-sur-Mer se souvient de la Bentley de Georges Braque. Grise et noire. Il raffolait du gris, Braque, et des voitures. Un temps, il eut même des Alfa Romeo rouges qu'il repeignait dans cette couleur. A Varengeville, située à 12 kilomètres à l'ouest de Dieppe, en Seine-Maritime, la Bentley était conduite par un chauffeur en livrée qui l'amenait en réparation au garage Blondin, à l'entrée du village. Le garage est toujours là, ainsi que la maison du patron», comme l'appelait Jean Paulhan, à l'autre extrémité, au bord d'un chemin qui porte aujourd'hui le nom de Braque, connu autrefois sous la désignation de chemin communal numéro a façonné Varengeville comme Varengeville a modelé sa palette. Ils ont fini par se confondre, sous le même ciel, au bord des hautes falaises blanches et de la mer qui se dérobe au-delà des champs et des valleuses. Il y fit construire sa maison en 1929 et, jusqu'à sa mort en 1963, y passa la moitié de l'année. Trente-quatre années de travail, de marche, de fêtes en famille ou avec les amis Miró, de Staël, Prévert, Char, Renoir le cinéaste et même Varengeville, il y avait la Bentley, mais aussi la Simca Grand Sport cabriolet. Braque, se souvient Guy Blondin, le fils du garagiste qui entretenait les voitures du maître, il ne faisait de mal à personne. Il faisait son petit machin de son côté.»Le petit machin», c'est-à-dire son œuvre de géant de la peinture moderne. Braque ne détestait pas les pointes de Bentley et la Simca Grand Sport s'arrêtent devant un portail bleu recouvert de mousse verte. La demeure de Braque ne se voit pas. Elle tourne le dos au regard, est enfouie sous la frondaison des arbres à travers laquelle passe un pinceau de soleil. La végétation dense recouvre la maison rectiligne de briques et de ciment, au toit de tuiles. Les herbes folles poussent dans le jardin. La propriété est inhabitée depuis la mort du peintre et de son épouse, Marcelle. Conçue selon une idée de Georges Braque - il la voulait simple, épurée -, d'après les plans de l'architecte d'origine américaine Paul Nelson, autre habitant de Varengeville. Sur une photographie de Mariette Lachaud, la gouvernante de la famille Braque, mais surtout une remarquable photographe, on voit Braque assis, entouré de Paul Nelson et des ouvriers du chantier. Braque n'a jamais oublié que son père était à l'origine peintre en falaises que Monet avait peintes naguèreA côté de la demeure principale se trouve l'atelier avec sa verrière. Il y a encore quelques années, les enfants de Varengeville ou les admirateurs pouvaient y pénétrer et ramasser quelques pigments. Restent les troncs d'arbres émondés sur lesquels il aimait poser les blocs de craie qu'il travaillait, sculptait. Né à Argenteuil en 1882, Braque a passé toute son enfance au Havre avant de venir à Paris, de faire escale dans le Sud fauviste, d'être blessé à la tête à la guerre de 14 avec le grade de sous-lieutenant cette proximité avec la mort si déterminante et de s'implanter dans le pays de Caux, royaume de la craie, de la glaise, fouetté par une mer verte, grise, laiteuse selon les saisons. Il suffisait à Braque de sortir de chez lui, de traverser la route départementale, d'emprunter une sente herbeuse pour rejoindre la route de l'église, avant de descendre le sentier qui longe le presbytère, de passer devant la cabane du douanier peinte par Monet pour atteindre la gorge des Moutiers et la un homme du grand air, un promeneur, un cycliste. Plus jeune, il arpentait à vélo les environs du Havre. Marcher, pédaler, se concentrer. Tous les témoins ont été fascinés par l'intensité de son regard comme s'il s'abîmait dans le paysage. Braque était enraciné dans la terre», écrit son remarquable biographe, Alex Danchev, auteur de Georges Braque, le défi silencieux.Je travaille avec la matière et non pas avec des idées»,justifiait-il. Ou comment être cubiste et paysan. La nature qu'il avale, digère dans le sillage de la baleine Moby Dick, une de ses grandes lectures. Du Normand, il a le goût du silence, de la spiritualité et la méfiance de l'engagement politique, des idéologies à l'unisson de la nature bien plus que la copierLa terre de Varengeville, cette campagne à la mer, est cisaillée par quatre gorges qui s'ouvrent sur la Manche Les Moutiers, Vasterival, Le Petit Ailly et Mordal. A l'entrée de l'une d'elles, un panneau d'interdiction de stationnement sauf pêcheurs, artistes peintres, cinéastes professionnels».Avant la Seconde Guerre mondiale, les pêcheurs laissaient leur doris sur les galets, ces fameuses barques qui serviront de modèle à Braque. Braque peint ses barques hors de toute présence humaine, le plus souvent échouées sur des galets, au pied des falaises crayeuses, devant des mers sombres et des ciels d'orage», écrit l'historien d'art Edouard Dor. On dirait en effet des morceaux de bois brûlé, des spectres. Braque sort son carnet, fait quelques croquis - il ne peint pas sur le motif. Il a une fascination pour le minéral. Aller au-delà des apparences, atteindre l'arête, la part sombre et dérobée de chacun, de chaque chose. Il a toujours aimé l'art étrusque. Et sur le mur d'enceinte de l'église Saint-Valéry qui domine la gorge des Moutiers, sa phrase qui sert presque de mot d'ordre pour le cinquantième anniversaire de sa mortJ'ai le souci de me mettre à l'unisson de la nature, bien plus que de la copier.»Braque ne se limite pas à Varengeville, il va dans les villages alentour, à Saint-Aubin-sur-Mer la plage de Saussemare, à Veules-les-Roses.Il récupérait de grands galets, se remémore le galeriste Quentin Laurens, son héritier et filleul de sa femme Marcelle. On allait déjeuner au restaurant mais on allait également pique-niquer.»La mer mais aussi les champs. Sur les photographies de Mariette Lachaud - où l'on découvre un Braque intime, inédit -, exposées cet été à la mairie de Varengeville avant de rejoindre le Grand Palais, on le voit assis sur une charrue, l'air joyeux.Il aimait les agriculteurs,affirme Yves Sagaert qui se souvient de Braque venant à la ferme de son père Norbert chercher du sa maison, il avait une vue magnifique sur la plaine.» Cette grande plaine du pays de Caux, royaume des oiseaux, des corbeaux, autre motif de grands oiseaux volaient dans l'atelier de BraqueSon lait, il allait le chercher aussi chez Paul Lavenu, son voisin, garde champêtre redouté, dont le képi et la haute taille lui donnaient une ressemblance avec le général de Gaulle. Sa femme s'appelait d'ailleurs Yvonne. Paul Lavenu entretenait le jardin de BraqueLe samedi, Mme Braque emmenait tante Yvonne au marché de Dieppe dans la Bentley», se souvient Véronique Fredou, nièce des Lavenu, qui montre un fauteuil en osier au liseré rouge ayant appartenu aux Braque, offert à son oncle et sa tante. J'ai des cartes postales de Mme Braque qu'elle envoyait avant leur arrivée à Varengeville. Elle utilisait le mot “maître” pour parler de son mari. Et s'assurait que le jardin était bien entretenu. “Le maître demande si Paul a bien planté les graines.”»Quand on interroge les Varengevillais sur le peintre, ils répondent en chœur Un homme discret.»Il était assez secret, le père Braque, se rappelle Michel Viandier dont le grand-père, Louis, a construit la maison du peintre, voire un peu distant.»On voyait surtout Mme Braque dans Varengeville, affirme Danièle Martin, infirmière retraitée. Elle était très généreuse avec les enfants de la commune.»Braque n'était en rien un personnage austère ou hautain.Dans la maison de Varengeville ça rigolait beaucoup, se souvient Quentin Laurens. L'existence y était belle et simple. Le matin, Braque allumait un feu dans la grande cheminée. Je me souviens de belles flambées et de soirées au coin du feu et de la lumière orangée du salon, reflétée par un abat-jour de couleur safran. J'avais le droit aussi d'aller dans son atelier et de le regarder travailler. Il avait des oiseaux qu'il lâchait pour mieux les peindre. Il découpait et assemblait ses toiles lui-même car ses formats ne se trouvaient pas dans le commerce. C'est vrai, il aimait le silence! Mais le dimanche, par exemple, le curé, le père Lecoq qui avait de l'embonpoint, venait déjeuner. Et les fins de repas tournaient aux plaisanteries de caserne.»Marcelle Braque allait chaque dimanche à la messe. Elle y avait sa chaise.Georges Braque a beaucoup fait pour la paroisse, assure le maire Patrick Boulier qui tient à ce que sa commune lui rende hommage grâce à des expositions, concerts et a non seulement créé des vitraux pour l'église Saint-Valéry et la chapelle Saint-Dominique, mais aussi participé à leur entretien.»Braque, ce n'est pas seulement un souvenir mais une sorte de saint terriblement vivant. Je me suis souvent recueilli devant son vitrail, L'Arbre de Jessé,pour lui demander de l'aide», reconnaît le peintre Jean Renut dont la cote internationale a flambé en quelques années et qui a créé lui aussi un vitrail pour l'église, représentant le Christ sur sa pense à Braque dix fois par jour. Quand j'avais une vingtaine d'années, je me suis même endormi une nuit devant sa tombe. Braque c'est toujours le patron!»Braque, enterré au cimetière marin dans le même caveau que son épouse et Mariette Lachaud. Braque, dont la tombe est veillée par un grand oiseau blanc sur une mosaïque bleue. Braque, fouetté par les très grands vents. Braque, le regard tourné selon les mots de Prévertvers la mer étoilée, la mer entoilée»A lire Georges Braque, le défi silencieux», d'Alex Danchev Hazan et Sur les barques de Braque», d'Edouard Dor Editions Michel de Maule..L'injure faite à Georges BraqueIl est avec Picasso, l'inventeur du cubisme, mais c'est à l'artiste espagnol que la postérité a attribué la paternité du mouvement. Récit de l'une des grandes injustices de l'histoire de l'art. En présentant Braque à Picasso fin 1907, Apollinaire ne se doutait pas du dialogue créatif qui allait naître entre les deux peintres. Au moment de leur rencontre, Picasso et Braque occupaient des places très différentes dans le paysage artistique parisien. Picasso était déjà considéré comme une personnalité forte et indépendante. Des collectionneurs avaient acquis des toiles de ses périodes bleue et rose et l'intérêt qu'Ambroise Vollard, le marchand le plus clairvoyant du temps, portait à son œuvre, ne faisait qu'ajouter à son prestige. La carrière de Braque avait été moins précoce, et plus lente. Jusqu'à ses magnifiques toiles fauves exposées au Salon des indépendants de 1907 La Baie de La Ciotat, il n'avait rien fait de particulièrement en 1908 que Picasso et Braque commencèrent à se voir quotidiennement, à visiter ensemble musées et expositions, à avoir de longues discussions et à se montrer leurs œuvres. Ils furent surpris de constater que leurs recherches allaient dans la même direction Braque, Maisons à l'Estaque ; Picasso, La-Rue-des-Bois.Mais de quelles recherches s'agissait-il? On comprend l'ahurissement des contemporains devant ces toiles cubistes» où Braque et Picasso semblent voir le monde à travers un miroir brisé. Les cubes eux-mêmes tendent à disparaître pour faire place à des angles aigus, à des plans stridents et brefs, à des triangles imbriqués les uns dans les autres Braque, Joueur de mandoline. Les objets n'ont plus de contour et paraissent s'être cassés. La vision cubiste n'est plus celle de l'apparence, mais celle de l'esprit et de l'intelligence. Entre les deux artistes, les variations sont infimes primauté de la figure humaine chez Picasso, qui cristallise la zone des visages ; obsession de la nature morte chez Braque, désireux de maintenir un contact avec la réalité. Ces grands duos permettent d'entrer dans le jeu d'échanges au jour le jour, de déceler la spécificité des démarches au sein de recherches communes, d'approcher deux tempéraments de natures contraires, qui sont allés prendre chacun chez l'autre ce dont il avait besoin pour avancer Picasso, une aptitude à sérier les problèmes picturaux et de la rigueur ; Braque, de l'énergie et de l' la déclaration de guerre, Braque dut rejoindre son régiment à Paris. Picasso l'accompagna à la gare d'Avignon. C'est là que prit fin leur dialogue de plusieurs années. Tout de suite, la plupart des écrivains et des critiques firent de Picasso le fondateur du cubisme. Pire quand Braque était mentionné, on le citait comme simple disciple. Il aurait pourtant suffi de mettre en parallèle des toiles des deux artistes pour reconnaître leur parfaite connivence, mais les raisons de la primauté de Picasso aux yeux du public étaient évidentes sa personnalité était plus flamboyante que celle de Braque. Tous voyaient en lui le chef de file de la peinture d'avant-garde. Ce n'est qu'après la guerre que l'on commença à comprendre le véritable rôle de Braque dans l'invention du cubisme. Daniel Henry Kahnweiler, qui fut leur marchand à tous deux, écrivit en 1920 Dans l'élaboration du nouveau style, leurs apports à l'un et à l'autre furent étroitement entremêlés. Leur quête mentale mutuelle et parallèle a scellé l'union de deux tempéraments tout à fait différents.»Désormais séparés, les deux artistes continuèrent à s'informer l'un de l'autre, mais quelle différence entre Picasso, statufié de son vivant, qui transforme en or tout ce qu'il touche et Braque dont la vie, sans hardiesse, n'éclaire nullement sa peinture! Alors que Picasso a droit tous les ans à un cortège d'expositions des deux côtés de l'Atlantique, où la seule mention de son nom assure une cohorte de visiteurs, la rétrospective que le Grand Palais consacre à Braque cet automne est la première depuis près de quarante ans. Par bonheur, tout y est, ou presque, tout ce qu'on pouvait espérer, les chefs-d'œuvre et les œuvres clés. On y retrouvera la prédilection de Braque pour les intérieurs et les natures mortes, la lente et profonde réflexion qui n'a cessé de soutenir ses inventions plastiques et la sobre gravité de sa palette qui font de lui l'héritier des grands maîtres du classicisme français, de Nicolas Poussin à Paul PratGrand Palais, du 18 septembre 2013 au 6 janvier 2014 Un extrait du livre sur le peintre Pierre-Auguste Renoir, mon père » écrit par son fils, Jean Renoir, le cinéaste. Jean Renoir parle de son enfance au collègue et de la relation avec ses camarades de classe. Un extrait qui me réconforte dans ma façon de voir les choses ! Une autre différence qui me séparait de mes condisciples était leur attitude devant les questions sexuelles. La vue de photographies représentant des femmes nues les plongeait dans un état d’excitation incompréhensible pour moi. Ils se les passaient en cachette, s’enfermaient dans les cabinets pour les contempler longuement. Certains se masturbaient furieusement devant ces représentations d’un paradis bien terrestre mais encore lointain. Les bons pères ajoutaient à l’intérêt de ces images en les pourchassant, les confisquant et en punissant leurs détenteurs. Je ne savais que penser. Depuis ma naissance je voyais mon père peindre des femmes nues, et pour moi cette nudité était un état tout naturel. Mon indifférence me valut une réputation de blasé absolument imméritée du fait que le mystère n’existait pas pour moi. J’avais su très jeune que les enfants ne naissent pas dans les choux. J’étais d’une innocence stupéfiante. »

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